Le Palace de l’audace

Le Palace de l’Audace, album concept de Dalhia Parade, sortira fin 2024 !

Dalhia Parade est une aventure franco-belge lancée en 2017. Ce groupe à distance a composé huit titres en deux ans. En 2021, JM sollicite Quentin Cornet pour finaliser cet album, dont la production s’étendra sur deux autres années, accompagnée de clips vidéos. Le Palace de l’Audace explore l’histoire de personnages confrontés à des troubles psychologiques. Cet opus illustratif mêle impressionnisme, abstraction, onirisme et poésie. Sa musique, à la fois rock et empreinte de baroque et de décadence, évoque les univers de Lynch, Dali et Burton. Un véritable cauchemar musical, à la fois esthétique et captivant.

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Textes

Mon âme armée

Une parade obsèque
Et au loin lévitait,
Je suis au fait.

Je suis le déclin, l’œuvre,
Départ d’un cercle, d’un fleuve de sang,
Le chaos décadent,
Ainsi fait.

Stimule-la loin de moi,
Mon cœur se serre,
Je l’entends ressentir encore,
Fusion perfide de vos chairs.
Éloigne-la, car je l’aime.

Stimule-la loin de moi,
Ou sinon j’en crève.
Je sens la sueur de vos corps
Et mon cœur a besoin d’une trêve.
Éloigne-la, car je l’aime.

Bord ! Je ne sais pas
Contrôler cette fois.
Je suis à l’étroit,
Laisse éclater ma colère.
C’est des balles lestées. Tout s’entremêle,
Mon âme armée.

Je vais vomir, ça t’étonne ?
Ma fureur est au summum.

Les larmes coulent,
Sang de ma haine pour des siècles,
Et ma colère jalonne,
Et la tristesse m’empoisonne.

Stimule-la loin de moi,
Mon cœur se serre,
Je l’entends ressentir encore,
Fusion perfide de vos chairs.
Éloigne-la, car je l’aime.

Stimule-la loin de moi,
Sinon j’en crève.
Je sens la sueur de vos corps
Et mon cœur a besoin d’une trêve.
Éloigne-la, car je l’aime.

Parcourir l’échine et ce galbe, je veux tout.
Un terrain miné, l’explorer me rend fou.
Chaque détail que je connais
Devient un prétexte pour retomber à genoux.

Désir et fièvre quand j’imaginais
Ta peau tatouée des noms des futurs infidèles.

Et savoir mon nom au côté des leurs…
Oh mais non, je me leurre,
Je n’étais qu’un souffre-douleur.

Ces douleurs qu’on s’assène,
L’aversion nous malmène.
Se faire souffrir l’un l’autre du sublime sonne le glas.

Je pique une pierre, la place dans ma poitrine
Et puis j’enterre cœur et âme, ces images sublimes.
La jalousie n’aura plus de prise sur moi,
Et si à jamais plus personne ne m’aimera.

C’est sans regrets que je serai inatteignable.
Je serai protégé, fini les rôles de minable.
Et sans regrets, je deviendrai l’imperturbable,
Insensible, humain, ignoble et détestable.

Stimule-la si tu crois
Que ça me peine.
Je n’ai ni regrets ni remords
Et je savoure ce goût amer.
Garde-la si tu l’aimes.

Stimule-la si tu crois
Nourrir ma haine.
Détrompe-toi, et bien tu as tort.
Que peuvent encore vos corps inertes,
Vos corps que je blasphème ?

Près de deux corps allongés,
Le sang s’écoule, maculé
Des trahisons, des méfaits. Si mon âme fauche.

Perdu au fond de cette alcôve,
Amants agonisant leur faute,
Attendent que la mort les fauche.

Grand désir de sublimer l’atroce,
Glorifier la force de cet acte dépravé.

Répandre leur sang sur le sol et leurs entrailles,
Vivant leur chair découpée.
Et vivant, c’est atroce,
Entaillé par férocité et par cruauté.

Mon âme avale son cœur

Horrible insecte,
Bardé de rustiques ferrailles.

Des murs infectés, tachés de sang,
Plus loin, on trouva son corps.

Que d’effusion ! Je cavale, je suis choqué.
Je n’y crois pas, c’est atroce, j’ai massacré
Mon amour, celle qui était tout pour moi.
Je l’ai découpée et puis son cœur arraché.

Maculé de tout son sang, je pleure
Et courant comme un dément,
Je frémis, je vomis sa douleur.

Je crie, je suffoque.
Je suis sous le choc.
Mon âme avale son cœur,
Elle avale son cœur, gorgé de peur.

Je fuis mon époque,
Fuis ce qu’elle provoque.
Mon âme avale son cœur,
Mon âme avale son cœur.

Je suis le sel proliférant,
Le rituel de haine de ce temps.

Dans mes veines, une huile
Noire, grasse et saline,
Elle brûle en moi, c’est elle qui m’anime.

Sinon je mentirai.
Pour dire quoi ?
Je la regretterai,
Puis je l’oublierai.

Mon âme damnée me fait peur.
Je cours vers un ailleurs.
Je suis un animal,
Un corps de cafard,
Et bardé de ferrailles.

Je crie, je suffoque.
Je suis sous le choc.
Je fuis mon époque,
Son descendant.
Je suis ce qu’elle provoque.

Je crie, je suffoque.
Je suis sous le choc.
Mon âme avale son cœur,
Mon âme avale son cœur.

Le Palace de l’audace

Au cours d’une nuit s’acharnent, mêle le malsain,
Un lieu suintant de sel et de sexe assassin,
Là où gisent des corps mal aimés,
Ébats et coïts tarifés.

Le regard d’une femme,
C’est son corps qui s’enflamme,
À la recherche d’une autre,
Bien plus infâme.
Dans un hôtel de passe,
Elle recherche une tatouée,
Trouver Babylonienne
Et enfin l’éviscérer.

Repaître son sang,
Repaître son sang,
Me repaître de son sang frais.

Ce regard enflammé
Et ce corps décharné,
Tentation de l’étrange perversité,
L’intime prisonnier
De ce lieu souillé.

Vermine vaine, saigner,
Vermine vaine, bafoué.

Le goût du sang,
Homme parfait cherche Babylonienne.

Sors tout de suite de ce corps,
Car bientôt c’est l’aurore.
Sa peau, le goût du sel,
Arrête de forniquer,
Sors la retrouver.

Pas si innocente,
Babylonienne l’a suivie.
La proie, dans l’ombre cachée,
Elle découvre la véritable identité
De ce monstre, cet homme parfait.

Ces filles charmantes t’ont distrait
Au Palace de l’audace.
Les tentations sont fugaces,
Il ne peut y faire face
Au Palace de l’audace.

Vermine fugace,
Au Palace de l’audace,
Tout doit brûler.

Babylonienne

Insolente, elle m’emmène,
Tout au fond, cachée, pas très loin.
Sensuelle, elle se livre enfin.

Tout le long de son échine,
Un destin tracé.

Babylonienne, j’arrive,
La luxure et tes sortilèges me charment,
Babylonienne.

Ton esclave te sert,
Puis réclame ta chair.
Ensuite, je m’apaise
Et m’enfuis dans mon repère.

Tel un chien vulgaire,
Mais je te vénère.
Tu es toute ma vie,
Ma vestale singulière.

Babylonienne, j’arrive,
La luxure et tes sortilèges me charment,
Babylonienne.

Et alors que je te suis dans ton désert,
Je cherche la lumière dans ton repère.
Et j’ai découvert six diables,
Pauvres diables,
Six innocents sacrifices meurtriers.

Déjà pardonné,
Je t’ai approuvé
Et aveuglé.

Babylonienne,
Babylonienne.

Et alors, je pénètre dans ton repère,
Le dévot aveuglé par ta lumière.

Et alors s’installe, en un éclair,
Comme une muraille qui nous ensorcelle,
Du sexe immoral et sacrificiel.
Tes courbes dans les flammes sont irréelles.
Le sang se noircit, ça ne me fait pas peur,
Mélange de plaisir et de douleur.

Babylonienne, j’arrive,
La luxure et tes sortilèges me charment,
Babylonienne.

La Clé des douleurs

La clé des douleurs
Ouvre une porte dont on se fout,
Un monde d’horreur,
Délicieux dont on se joue.

Et les ténèbres que tu craignais
Cachent les blessures de l’homme.
Et les ténèbres que tu fantasmais
Se soignent avec l’opium.

Les clés de l’horreur
Se soignent avec dégoût.
Servir sa torpeur
Et puis se mettre à genoux.

Et les ténèbres sèment le plaisir dans la douleur.
Et je me sens enfin vivant, me nourrissant de ma peur.

Confiante, elle accepte
Cette torture partagée.
Et puis elle emporte
Des bouts de moi déchirés.

Et pour fuir, on va s’enchaîner et s’oublier.
Et pour fuir, chercher le danger, se faire persécuter.
Se faire persécuter, fuir.
Se faire persécuter, fuir.
Se faire persécuter, vivant.
Faire ça lentement.

Mes plaies humides,
Les nombreux stigmates de tous mes supplices.

Séduisants délices,
Amoureux complices,
Laissant couler leur sang, leurs sentiments.
Une pièce écarlate
S’ouvre sur les amants pornocrates.

Et nous avons vibré,
Le plaisir dans la douleur.
C’est pour oublier
La douleur dans notre cœur.

Les Six diables

Ondulant sur le dos d’une fille sensuelle et sauvage,
Le nom des amants qui l’ont entraînée vers le naufrage.
Et lorsqu’elle danse, tout se mêle, et
Lorsqu’il la prend, ça l’obsède,
Tous ces noms qui voyagent sur cette peau blafarde.

Prenant le vrai pour le faux,
Ces tatouages sur sa peau,
Et les pensant toutes mythos,
Faute d’être nympho.

L’infidélité l’obsède,
Légal si on y cède.
Ne saura pas rester maître,
Bien plus qu’il ne peut le paraître.

Les vois apparaître,
Six diables se déploient.
Paraître,
Les six diables se déploient.

Les six diables ont chaud,
Figures de luxure et de chaos,
Comme des signes vitaux,
Et souffrir dans sa chair,
Leurs chairs emmêlées.

Voyant la scène,
Conjure le sort,
Mélangeant les souvenirs, les corps.
Pourquoi une si belle âme ruinée et déchirée
Ne la laisse-t-elle pas tomber ?
Six diables se déploient.
Ne la laisse pas tomber,
Les six diables se déploient.

Les six diables ont chaud,
Figures de luxure et de chaos,
Comme des signes vitaux,
Et souffrir dans sa chair.

Six diables immoraux,
Leurs cornes saignent,
Leurs cornes saignent, fléaux,
Perte des idéaux.
Leurs cornes saignent,
Leurs cornes saignent, chaos.

Le massacre de l’âme d’une pauvre fille
Prête à faire le saut.

Six diables se déploient,
Les six diables se déploient.

Six diables impériaux,
Mais ils la craignent,
Mais ils la craignent comme l’aube,
Sont dans un étau.
Mais ils la craignent,
Mais ils la craignent, héros.

La force de résistance de cette fille
Prête à faire le saut.

Et puis elle s’échappe,
Et elle en réchappe.
Et s’il l’attrape,
Mater ce maniaque.

Elle est plus forte,
A tout surmonté.
D’où vient cette force ?
Des six noms encrés.

Il ne peut rien,
Il est impuissant,
Cet homme parfait.

L’Homme parfait

Et voilà,
C’est à toi de décrire ce que tu vois,
De décrire la vérité,
Même si elle n’est pas toujours belle.
On récolte ce que l’on sème.

Toujours soigné, le regard droit,
Déterminé, il séduira.
Tous tes amis vont l’adorer,
Oui, lui, c’est l’homme parfait.

Il est beau et intelligent,
Plaira sûrement à tes parents.
Amant sauvage et doué,
Aux rideaux, il te fera grimper.

Attentionné, il t’écoutera,
Attentionné, il réalisera
Tous tes rêves et tous tes désirs,
Et sans oublier de te combler de plaisir.

Qui diable est cet homme parfait ?
Illusion ou réalité ?
Que cache donc cet homme parfait ?
Vais-je le démasquer ?

Les failles de tout être sont cachées,
Nos imperfections,
Nos tares, qui pourrait les assumer,
À part l’homme parfait ?

Quand il a bu, il est grognon.
Il s’envoie en l’air à foison,
Fréquente des putes, s’est même drogué,
Mais il reste l’homme parfait.

Mais où ai-je rangé mes putains de médocs ?
Tu piges pas que si je les prends pas, je serais cinoque ?
Et là, je te vois rouge et tu es complètement waw.
Oh oui, ça, c’est un foutu bon effet.

Braille et raille, je fais ce que j’ai envie,
Mais j’ai mal, mes psychotropes font du ping-pong
Dans ma tête d’idiot, cette sale cloche qui fait ding-dong.
Des copies de moi m’infectent,
On est plusieurs dans ma tête.

Il est temps de retrouver
Le moi, celui qui peut tout arranger.

Il est foutu, il est cinglé,
Rejeté par l’humanité.
Il a tué, il a violé.
Oui, mais c’est l’homme parfait.

Il est juste bon à enfermer.
Tu continues de l’admirer.
Tu t’entêtes et tu ne peux te résigner,
Tu ne peux le détester.

Qui diable est cet homme parfait ?
Sous ce masque, un monstre incarné.
Ce que cache l’homme parfait
Est si effrayant et si démesuré.

Les failles de tout être sont cachées,
Nos imperfections,
Nos tares, qui pourrait les assumer,
À part l’homme parfait ?

La Fin

Un râle délicat, entailles,
Le fond d’un cœur qui déraille.
Couple à l’abandon glisser
Dans un divin fantasme
Et vibrer dans un état de grâce
Au gré de nos désirs ultimes ou fatals.

Oh, l’empire de nos chaires humides, de nos désirs,
Dans un subtil mélange de souffrance et de plaisir.
Mais le prix ne suffira pas, un prix pour
Satisfaire l’exigence de l’endroit,
Palace de l’audace.
Vibrer dans un état de grâce
Au gré de nos désirs ultimes ou fugaces.
Nous jouissons en stéréo,
Mais c’est un peu trop,
Trop direct.

Mais qui est donc cet inconnu
Couché sur toi, à demi nue ?
L’inconceivable est advenu, mais pourquoi m’as-tu trompé ?
Et il me ressemble, je suis choqué.
Est-il mon double fantasmé ?
Vivrais-je dans deux réalités ? Me serais-je dédoublé
Pour affronter la vérité ?

Je suis ton âme armée,
Celui qui vit dans ce miroir,
Et ton cœur avalé,
Et je me remets à boire.

Ce long couteau est ensanglanté,
De ma main droite, il est tombé.
À la vue de ton corps découpé,
Je dois résister et m’échapper.